logo Erthia

Erthia

Juste un sourire <3

Il m’a sourit,
Juste un instant,
Léger, hors du temps,
Et encore maintenant,
Son image hante mon présent.

Juste un instant,
Tellement fugace,
Éclairant sa face,
Et brisant ma glace,

Tellement fugace,
Il m’a éblouit,
Et encore sans répit,
Son sourire sans un bruit,
En moi, vit.

Inévitable

Le temps s’écoule entre nos doigts
Des impalpables fils de soie
Impossibles à récupérer,
S’embrasant au moindre toucher.

Nos vies qui passent en un éclair,
Petites dans ce vaste univers,
Et rien à tenter, rien à faire
Pour défaire la fatalité.

Nous sommes tournés vers le passé,
Les souvenirs, les vieilles photos,
Dans nos armoires bien rangés
Ces cartes postales et ces cadeaux.

On préfère éviter la mort
De nos yeux apeurés, tremblants,
Les regards tournés vers l’aurore,
Le dos au soleil se couchant.

Ou bien on veut réinventer
Ce qui nous attend dans l’après,
Pour se cacher la vérité :
On ignore tout du monde posthume.

Manque oppressant [L’exclue]

Pourquoi ce langoureux vide en moi ?
Pourquoi cette distance qui me broie ?
Les jours s’étirent, diaboliques,
Et se moquent de moi, sadiques;
Les lieux où je te voyais
Joignent leurs rires à leurs voix éraillées.
Et pour faire taire cette douleur
La solution serait l’oubli,
Mais impossible, car à toute heure,
Tu ne quittes pas mon esprit.

Roc contre roc

Roulent les pierres sourdes et lourdes
Concassent et fracassent en descendant et broient
Et claquent dans l’air les durs craquèlements
Les gravats hurlent sous les coups ravageurs.

La montagne se tait; l’avalanche est passée,
Creusant un lit douillet dans la pierre si tendre
Et laissant derrière elle un étrange silence,
Chut; même les oiseaux retiennent leurs pépiements.

Oscilloscope

Quel est ce sentiment qui nait au fond de moi ?
Cette vague qui grandit et doucement m’engloutit ?
Ce maillage d’émotions qui n’ont en commun qu’un nom ?
Un nom que tu connais, qui t’es bien familier:
Le tien.

Tu me questionnes, tu me demandes,
Tu exiges que je j’explique et que je sache,
Mais comment être sûre ? Comment te satisfaire ?
Quand au fond de moi on te donne raison,
Mais que ma tête dit non.

Raison ? Qui te donne raison ?
Ce cœur si hésitant qui balance tant ?
Qui oscille et varie quand lui en prend l’envie ?
Comment lui faire confiance ? Et je joue la méfiance.

Mais quoi que je fasse, ignore ou accepte,
Je ne cesse d’y penser,
Car presque sans arrêt tu occupes mes pensées.

Impitoyable balancier

Un jour chaleur, un jour froideur,
Mais jamais ce brasier que décrivent les grands cœurs,
Un jour banal, un jour mignon,
Et ces variations le font souffrir sans un son.

Et mon cœur, maître de notre relation,
Est cruel et sans pitié,
Il ignore mon âme et ma raison,
Et inlassablement, ne fait qu’osciller.

Princesse aux cheveux de fée

La princesse aux cheveux de fée
D’un regard m’a ensorcelé,
A rempli mes jours de gaieté
Et mon cœur d’une douce clarté.

La princesse aux cheveux de fée,
A percé mes espoirs, et fait pleurer mes larmes,
De sa plume acérée m’a crevé, m’a saigné,
Et mis à genou, vulnérable et sans armes.

Vilaine et exécrable cette fille que j’aime,
Qui du haut de ses dix-sept ans se croit tout permis,
Un jour me comble de joie et me sourit,
Puis m’abat sans scrupule, cette folle crapule.

Pourquoi tant de haine, pourquoi si méchante ?
Pourquoi me blesser, moi qui te chéris tant ?
Chaque coup dans mon âme résonne et m’affaiblit,
Mais mon amour, lui, s’en fiche et grandit.

Piégée

Il est entré dans ma vie tel un ouragan,
En forçant la porte, il m’a terrorisé,
Avec ses mains habiles a tissé des filets,
Les maillons se resserrent: je suis piégée.
Piégée par ses mains qui capturent les miennes,
Piégée par le manque que je ressens loin de lui,
Piégée, hésitante, mais déjà vaincue.
Je me demande juste si je l’aime vraiment,
Ou si, impuissante à m’enfuir, pieds et poings liés,
Je suis mon cœur scellé qui me pousse près de lui.

Jeudi noir

Jeudi noir
Jeudi vert
Jeu d’été,
Le soleil caresse mes pensées,
Et au bout du chemin une fée,
Comme un songe au milieu des bleuets.

Jeudi noir
Jeudi soir
Je discute,
Du passé, du présent, du futur,
Mes amis, sans un bruit, me répondent,
Quels étranges marionnettes dans ce monde !

Jeudi noir
Jeu dis "si !"
Jeux d’là-bas,
Qui s’enchainent entre enfants qui sourient,
Et au fil des années qui s’enfuient,
L’insouciance efface bien des soucis.

Jeudi noir
Je dis "non"
Jeu distant,
Quand le vide nous nargue à tout instant,
Et le cœur saturé de tourments,
On ne cesse de penser à l’absent.

Vacances passées en prison

Une mouche tourne dans la maison,
Des vacances passées en prison,
La raison tourne à l’irraison
Quand des murs forment notre horizon.

Les heures s’égrènent avec lenteur,
On souhaite sortir avec ardeur,
On compte sans cesse les jours qui meurent,
En ne pensant qu’à notre malheur.

On tourne en rond, sans aucun but,
Tout est silence, oui tout est "mute",
Même pas un bruit, un simple "chut",
C’est le néant à l’état brut.

Et cette voix tape dans la tête,
Elle martèle fort et nous embête,
Rien ne la tue, rien ne l’arrête,
C’est une voix dure, méchante et bête.

Et dans cette absence de son,
Dans cette atmosphère de plomb,
Celle-ci résonne avec aplomb,
Dans cet enfer, le temps est long.

Hiver blanc

Neige, toi qui recouvres tout
D’une belle couleur
D’une tendre douceur,
Toi qui t’installes partout.

Neige, toi qui engloutis tout
D’une cruelle froideur
D’une si crue blancheur,
Toi qui nous guettes partout.

Tu fais vivre nos rêves
Et nos souvenirs d’hiver
Tu congèles la sève,
Attaques prestement notre chair !

Neige, toi qui ravis l’enfant
Et renforces mes tourments
Meurs sous le printemps,
Et rapidement va-t-en !

Pulse dans ma tête

Son nom s’étale en toutes lettres
Sur cette copie calcinée,
Et mon cœur brûle, et puis s’émiette
Tout n’est qu’un abîme à mes pieds.

Les cris des morts me harcèlent
Je voudrais fuir de cette maison,
Cette demeure froide imprégnée d’Elle
Où se construit mon irraison.

Crie, crisse et m’interpelle
Cette voix sourde dans ma tête,
Mes poings labourent et se querellent
Mes entrailles tournent et puis se jettent.

Tremble, tombe et tiraille,
Tout mon être plie sous cette charge.
Détruire encore cette muraille
Sans cesse creuser de long en large.

Moque-toi donc bien de mon labeur
C’est une peine pire que la mort
Qui m’assassine d’heure en heure
Je supporte mal mon triste sort.

Oui ! Sortir ! Liberté !
Tant de mots que j’ai entendu
Je souffre rien que d’y penser
À ce rêve tant de fois voulu.

Voler ! S’enfuir ! Oublier !
Je voudrais tant briser mes chaînes
Mais autour de moi le passé
Me fait revenir à ma peine.

Ma vie bancale

Je ne vis pas vraiment,
Je travaille tout le temps,
Je ne fais que rêver,
Je ne fais qu’espérer.

Je m’isole aisément,
Cache mes sentiments,
Fait mon jardin secret,
Que j’adore cultiver.

Je passe des heures à contempler
Ma petite vie sans intérêt
Et le moindre rebondissement
En deviendrait presqu’un roman.

Souvent triste, rarement gaie.
Je me complais de mes malheurs
Qui en secret font mon bonheur.

Tout n’est qu’espoir,
Et désespoir.
Je me construis des illusions
Qui deviennent des désillusions.

Et je poursuis ma vie bancale
Rêves et réalité mêlés
On verra ce que ça donnera
Après tout, je suis toujours là.

Fuir

Je voudrais m’enfuir,
Fuir ce souvenir,
Éteindre ma douleur,
Effacer mes malheurs.

Je voudrais partir,
M’élancer et courir,
M’en aller sans retour,
Délaisser ce parcours.

Je voudrais crier,
Hurler sans m’arrêter,
Pour qu’on vienne m’aider,
Et enfin me sauver.

Je voudrais mourir,
Pour cesser de souffrir,
Enterrer mes douleurs,
Et m’endormir sans peur.

Toi et moi

J’ai beau être connectée,
Tu ne daignes pas me parler.
J’ai beau t’admirer,
Tu ne cesses de m’ignorer.
J’ai beau te supplier,
Tu continues de te moquer.

Pourquoi fais-tu ça ?
Pourquoi te joues-tu de moi ?
Ne vois-tu donc pas
Que je suis faites pour toi ?

J’ai beau t’appeler,
Tu ne cesses de raccrocher.
J’ai beau te harceler,
Tu ne cesses de m’insulter.
J’ai beau insister,
Tu te mets à me menacer.

Pourquoi fais-tu ça ?
Pourquoi t’éloignes-tu de moi ?
Ne vois-tu donc pas
Que je suis faites pour toi ?

Je suis en train de tout gâcher,
Mais je ne peux pas m’arrêter,
L’espoir me pousse au désespoir,
Et je ne peux pas t’en vouloir.
Je ferai tout pour te plaire,
Quoi que tu puisses faire,
Je pourrais même me faire mourir
Si dans ma souffrance tu m’admires.

L’amour fou est une maladie,
Pour toi, je mourrais de folie.

Pleure le temps, pleure

Pleure, pleure le temps pleure
De ternir l’or et les couleurs
De salir toutes ces demeures
De faire faner les plus belles fleurs

Pleure d’abîmer nos beaux habits
D’empoussiérer tous les logis
D’effacer tant de papillons
De mettre en terre tous ces poissons

Pleure de sans cesse nous vieillir
De faire disparaître nos souvenirs
D’éteindre le rire des enfants
De faire partir leurs grands-parents

Pleure en voyant ces orphelins
Ces suicidaires qui n’ont rien
Ces veuves, ces maris accablés
Toutes ces moitiés séparées

Pleure de nous arracher nos proches
Ne vois-tu donc pas que c’est moche ?
Pleure de ton manque de remord,
Pleure d’être ami avec la Mort.

Réel et/ou imaginaire

Ces temps-ci je vis dans mes rêves
Mes divagations et histoires
La vie réelle me paraît terne
Et je me noie dans l’illusoire

C’est une fiction aux vraies couleurs
Presqu’un bout de réalité
Je pourrais y rester des heures
Et ne plus jamais émerger

Futur, passé ou bien présent
Mais presque toujours comme ici
Deux vies parallèles qui pourtant
Pourraient se confondre sans soucis.

La fin d’une chanson

Rires joyeux autour d’une table
Quelques sourires comme porte d’entrée
On voit qu’ils essayent d’être aimables
Et de retrouver leur gaieté

On franchit le seuil aisément
Et j’espère la résurrection
J’essaye d’oublier un moment
Que c’est la fin d’une chanson

Peut-être que tout va disparaître
Et qu’en fin de compte j’ai rêvé
Peut-être que tout est dans ma tête
Pourquoi cesserais-je d’espérer ?

Il y a des mauvais moments
Et je me surprends à pleurer
Mais être forte c’est mon slogan
Rien ne sert de s’apitoyer

Peut-être que tout va disparaître
Et qu’en fin de compte j’ai rêvé
Peut-être que tout est dans ma tête
Pourquoi cesserais-je d’espérer ?

Certains matins je me réveille
En me disant que tout va bien
Je ris en marchant au soleil
Sans aucune crainte du lendemain

Peut-être que tout va disparaître
Et qu’en fin de compte j’ai rêvé
Peut-être que tout est dans ma tête
Pourquoi cesserais-je d’espérer ?

Certains matins je me réveille
Leurs voix s’agressent sans pitié
Je veux me boucher les oreilles
Et mes espoirs me rient au nez.

Avez-vous déjà rêvé...

Avez-vous déjà rêvé de toucher les étoiles
Et de boire la voie lactée comme une tasse de lait?

Que prendre ?

Ai-je le droit d’être adolescente ?
D’avoir des coups de blues quand ça me chante ?
D’être de mauvaise humeur sans raison apparente ?
De changer d’opinion quand cela me tente ?
De ne pas savoir ce que je ressens vraiment ?
De vouloir grandir trop vite et rester une enfant ?
De ne plus réussir à éviter les débordements ?
D’avoir des pensées qui me rongent doucement ?

Je n’suis pas assez mûre, je n’suis pas assez bête
Pour savoir vraiment ce qui se passe dans ma tête,
Écartelée entre deux décisions qui m’arrêtent,
Et je reste immobile au milieu de la fête,
Attrapant ce train qui passe sous mes yeux,
Pas tellement résolue à faire mes adieux,
Entre ces partis, quel est donc le mieux ?
Et je cogite pour savoir lequel prendre des deux.